RD 06 et Biodiversité
- Publié le :
- 9 janvier 2020
- Catégorie :
- Actus de la réserve
En décembre dernier, l’association Trésor a débuté une phase de suivi concernant la biodiversité le long de la Route Départementale 6 (RD6). Cette première phase de terrain s’intègre à une étude plus large (financée par la DEAL Guyane et la Fondation Trésor) autour de la prise en compte de la biodiversité et des paysages dans l’aménagement et l’entretien de la RD6. Le tronçon considéré est celui de la route de Kaw, qui serpente le long de la crête de la montagne de Kaw, et qui traverse plusieurs sites naturels remarquables ainsi que plusieurs sites d’activités écotouristiques.
Un premier volet d’étude a donc été initié récemment, focalisé sur les passages de faune. Avec le retour de la saison des pluies se produit le phénomène de reproduction explosive des amphibiens. Au cours de celui-ci, de nombreuses espèces rejoignent leurs mares temporaires de reproduction, tout juste réapprovisionnées en eau. Certaines de ces espèces ne sont visibles qu’à ce moment de l’année. Si la richesse herpétologique de ces différents sites de ponte a déjà été mise en évidence, aucune étude n’avait jusqu’à présent été menée sur les déplacements effectués par les amphibiens pour s’y rendre, et notamment ceux qui les obligent à traverser la RD6.
Entre le 27 novembre et le 18 décembre 2019, un agent de la réserve naturelle régionale Trésor a suivi ces « migrations » d’amphibiens au niveau d’une mare située près de l’auberge du camp Caïman. Il a été secondé à tour de rôle par trois agents de la réserve de la réserve naturelle de Kaw ainsi que par deux bénévoles de l’association Cerato certains jours de relevé. Le comptage se tenait de 18h00 à 22h00 avec un décompte des espèces par tranches horaires d’une demi-heure. Des allers et retours permanents ont été effectués sur le tronçon d’étude choisi, d’une distance d’environ 400 mètres.
Le traitement total des données est toujours en cours et fera l’objet d’un rapport détaillé. Le jeu complet de données totalise sur les 21 nuits de comptage plus de 450 lignes d’écriture pour les traversées d’amphibiens. Plus de 1000 individus de 25 espèces différentes ont été contactés, 50 cas de mortalité routière ont été notés. Enfin, 10 espèces d’autres groupes de vertébrés ont traversé la route au cours de l’étude.
Si les données collectées ne concernent qu’une partie de la nuit, elles vont pouvoir néanmoins permettre de se faire déjà une bonne idée de la façon dont se déroule cette migration avant, pendant et après le jour de l’explosive. Elles mettront également en évidence l’étalement des traversées, l’accentuation des passages à l’approche du jour de l’explosive ainsi que les zones de passage privilégié mais aussi les conditions qui favorisent les déplacements (pluviométrie, configuration du site…).