Les raies d’eau douce
- Publié le :
- 4 avril 2016
- Catégorie :
- Actus de la réserve
S’il y a bien un habitant des rivières guyanaises que l’on craint sur pratiquement tout le territoire, c’est à coup sûr la raie d’eau douce. Ce poisson cartilagineux s’est adapté à tous les types de cours d’eau, de l’embouchure des grands fleuves du littoral jusqu’à leur source, en passant par les petites criques temporaires des forêts.
Très communes sur la réserve Trésor, les raies sont régulièrement rencontrées depuis le lit majeur de l’Orapu jusqu’aux petites têtes des criques de la forêt de flat. Leur progression prend fin cependant en bas de pente avec l’accentuation du relief de la montagne de Kaw.
Ces raies appartiennent au genre Potamotrygon, et trois espèces sont connues en Guyane, P. histrix, P. orbignyi et P. marinae.
La crainte d’une rencontre avec une raie est justifiée. En effet, comme beaucoup de ses cousines marines, les raies d’eau douce de Guyane possèdent sur leur queue un aiguillon denticulé recouvert d’un mucus venimeux qu’elles planteront dans les chairs si elles se sentent menacées ou acculées. Le danger vient essentiellement du mode de vie de ces poissons, qui passent la majeure partie de leur temps posés et partiellement enfouis sur le fond du cours d’eau, devenant alors quasi invisibles aux yeux des baigneurs. La piqûre, très douloureuse, présente aussi un fort risque d’infection surtout si la prise en charge de la personne tarde à se faire.
Avant chaque baignade dans un site « à risque », avec des bancs de sable et de vase, des zones plus lentes et plus profondes, il est plus prudent de bien inspecter les alentours voire de remuer la zone à l’aide d’une longue perche pour déloger un éventuel poisson caché dans le substrat. Les raies restent des animaux timides qui, une fois écartées, éviteront de revenir au contact tant qu’une agitation y règnera.
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