Suivi du stockage du carbone
Le carbone et la forêt tropicale humide
Chaque année, les êtres humains et leurs activités rejettent, d’après les données du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), 32 milliards de tonnes de gaz carbonique. Pourtant, on n’en trouve que 15 milliards dans l’atmosphère, qui contribuent au réchauffement du climat. Que devient le reste ? Les scientifiques discutent toujours de la mécanique générale du cycle du carbone et certains de ses rouages sont encore bien mal connus. Après les océans, les forêts tropicales humides jouent bien sûr un grand rôle, par leur étendue et leur activité biologique intense. Mais, quantitativement, la question de leur influence est toujours posée.
La forêt tropicale humide couvre environ 42 % de la superficie boisée mondiale, dont 14% constitue la forêt amazonienne. La Guyane française quant à elle en représente 0,4%.
Ces forêts jouent un rôle majeur dans les échanges entre la biosphère et l’atmosphère et la régulation du cycle du carbone. De ce fait, une faible variation du cycle du carbone dans ces forêts pourrait avoir un impact majeur sur l’ensemble de la planète.
Quand un arbre pousse, il fabrique son bois en utilisant le gaz carbonique de l’air et stocke ainsi du carbone. A sa mort, il tombe, et des milliards de bactéries, de champignons et d’insectes s’en nourrissent, le décomposent, réexpédiant ainsi le carbone dans l’atmosphère. Finalement, la forêt correspond-t-elle à l’appellation « puits de carbone »? Ou répond-t-elle plutôt à celle de « stock de carbone »?
A la fin des années 2000, un vaste programme pour lutter contre la déforestation massive des forêts tropicales humides, est mis en place par les Nations Unies : le programme REDD (Réduction des Emissions de gaz à effet de serre par la Déforestation et la Dégradation des forêts). En effet, la destruction des forêts à travers le monde serait responsable de la libération de 20% du dioxyde de carbone de l’atmosphère.
Le carbone et la RNR Trésor
L’apparente richesse du site de la réserve naturelle Trésor, due à sa situation (la montagne de Kaw, région la plus arrosée de l’Est amazonien) et la diversité de ses milieux naturels, associés à son accessibilité et sa proximité de Cayenne ont suscité l’intérêt de nombreux scientifiques désireux d’en apprendre davantage sur la diversité et la complexité de l’écosystème forestier guyanais, de son rôle, et de son importance jusqu’alors encore peu connue.
Depuis quelques années maintenant, l’association et la fondation Trésor, grâce au soutien du WWF Guyane, s’engagent en participant à un programme d’étude sur le stockage du carbone par la forêt guyanaise au niveau du massif forestier de Kaw-Roura. De 2010 à 2012, grâce à l’encadrement local et aux compétences de l’Office National des Forêts et de l’unité mixte de recherche EcoFoG (Écologie des Forêts de Guyane), et accompagné du personnel de la Réserve Trésor, 6 étudiants de l’université d’Utrecht en Hollande sont venus en Guyane pour mener à bien des études sur le stockage de carbone par la forêt de Guyane et évaluer les impacts des activités humaines.
Ce type d’étude constitue une première pour la région de la montagne de Kaw-Roura, malgré l’évidente richesse du site reconnu au niveau « mondial »
Au début de l ‘année 2013 la Réserve Naturelle Régionale Trésor signe une convention avec le WWF pour la création d’outils pédagogiques relatif au stockage du carbone. Ainsi, un « sentier carbone » ouvrira sur la réserve fin octobre 2014.