L’animal du mois

Les claqueurs de Trésor Hamadryas sp.

Le terme claqueur qui désigne ce genre de papillons (Hamadryas) découle du son produit par les mâles. Il peut s’apparenter au craquement d’un biscuit lors de son ingestion, à l’origine du nom anglais « cracker », d’autres imaginent que ce bruit est plus proche des crépitements d’une ligne électrique, d’un tazer… D’autres noms courants leur sont aussi connus en Guyane, « clac-clac » ou encore “klakè”, aussi liés à cette étonnante capacité des mâles à claquer des ailes. Dans les faits, une veine rigide située à l’aile antérieure en se détendant (ou se distordant) crée ce crépitement, chaque aile pouvant émettre ce claquement indépendamment l’une de l’autre. Elle a pour vocation la défense du territoire, les mâles déjà établis n’appréciant guère les intrusions, ils peuvent alors se pourchasser en claquant des ailes bruyamment. Les mâles signalent aussi leur présence par ce procédé pour attirer les femelles de passage.

Sur les 20 espèces connues dans le monde, réparties dans les Amériques, seules 7 sont actuellement connues de Guyane. Elles appartiennent à la grande famille des Nymphalidés et à la sous-famille des Biblidinae et plus spécialement au genre Hamadryas. Leur apparence est variable, un premier groupe assez cryptique possède une livrée qui se confond relativement bien avec certaines écorces (un duo d’espèces sans bande blanche à l’aile antérieure (feronia/iphtime) et une plus petite espèce H. chloe), un groupe un peu moins cryptique (duo amphinome/arinome) doté de ces bandes blanches et enfin un groupe pas cryptique du tout, noirs ponctués de bleu, qu’on voit moins souvent et qui volent généralement plus haut (velutina/laodamia).

Quatre espèces sont actuellement recensées sur la réserve Trésor : Hamadryas chloe, Hamadryas arinome, Hamadryas amphinome et Hamadryas velutina. Les photographies illustrant ces espèces ont toutes été prises sur la réserve excepté celles qui présentent le cycle de reproduction complet de l’Hamadryas amphinome (à partir d’un élevage provenant de l’île de Cayenne).

Les endroits les plus propices pour apercevoir ces papillons sont la zone d’accueil de la réserve, le corridor (bord de route), les chablis forestiers et les zones clairsemées des sentiers. La plupart du temps, les mâles se plaquent contre les troncs d’arbres, ailes bien écartées et la tête positionnée vers le bas.