L’animal du mois

Orthemis discolor

En complément du rapport interne portant sur la colonisation par les amphibiens et les odonates de la mare pédagogique Trésor, voici une présentation un peu plus illustrée de l’espèce la plus abondante et régulière que l’on peut y observer : il s’agit d’une libellule l’Orthemis discolor.

Elle mesure environ 5 cm de longueur. Le mâle est facile à repérer. Il arbore un coloris vieux rose, le thorax semblant plus violacé. La femelle, plus discrète, est de couleur marron, son thorax foncé est parcouru par une bande jaunâtre entre les ailes. Au bout de son abdomen, le huitième segment est muni de deux ailettes latérales.

C’est la première espèce à avoir colonisé la mare pédagogique et elle y est visible toute l’année. Une dizaine d’individus voire plus survolent la mare, y chassent et s’y reproduisent. Les mâles se pourchassent, espérant être les premiers à s’approprier les femelles présentes. Aussitôt après l’accouplement en tandem (cœur copulatoire), la femelle se met à pondre, se positionnant à la surface de l’eau et éjectant par à coup ses œufs en immergeant ou non le bout de son abdomen.

L’Orthemis discolor est réputée pour ne pas être très regardante en termes d’habitat, on peut ainsi la retrouver hormis les mares dans les marais, les canaux, les flaques de bords de route… aussi bien sains que légèrement pollués. Elle a une large répartition qui va du sud du Texas jusqu’à l’Argentine.

Mais attention, bien que très présente, elle peut aussi se confondre avec d’autres espèces. Une autre espèce, mentionnée à plusieurs reprises sur Faune Guyane lui ressemble beaucoup : Orthemis sulphurata. Même allure, même coloris vieux rose, toutefois le thorax de cette dernière présente des incrustations noires et jaunes et des pièces buccales contrastées. Dans les pays voisins, Orthemis ferrugina a aussi des coloris très proches et se distingue visuellement par des notes plus violacées que roses. Son front est violet alors qu’il est plus rougeâtre sur O. discolor. Aucune donnée n’a encore été saisie sur Faune Guyane sur sa présence en Guyane mais elle figure dans la liste des espèces potentielles. Vous l’aurez compris, pour être bien certain de l’identification des mâles sans passer par un examen des individus en main, des photos de qualité pointant la tête vue de face ou encore le thorax vu de profil sont un gage de validation de ces espèces en prévision de leur saisie dans toute bonne base participative qui se respecte.