L’animal du mois
- Publié le :
- 8 août 2022
- Catégorie :
- Actus de la réserve
Paraponera clavata
Paraponera clavata est une espèce de fourmi bien connue appelée localement fourmi flamande, mais aussi fourmi 24h ou balle de fusil (une traduction du nom anglais de l’espèce) en référence à la violente douleur provoquée par sa piqûre. Elle se caractérise par une taille imposante jusqu’à 2,5 cm (une des plus grandes fourmis du monde, dépassée seulement de quelques millimètres par ses proches cousines amazoniennes Dinoponera). Commune sur le territoire guyanais, les Paraponera appartiennent à une tribu primitive de fourmis qui forment des colonies comptant peu d’individus (jusqu’à une centaine) et dont les castes sont très peu différenciées, les ouvrières et la reproductrice (la reine) étant quasiment identiques.
Ce sont essentiellement des animaux nocturnes et arboricoles, avec une fourmilière caractéristique disposée au pied d’un arbre et dont les ouvertures donnent directement sur le tronc permettant un accès facilité aux hauteurs de la forêt pour partir en chasse. Si les individus erratiques sont peu enclins à la confrontation, il en est tout à fait autrement dès lors qu’il s’agit de défendre leur gîte. Les Paraponera clavata deviennent alors particulièrement agressives et plusieurs individus sortiront du sol pour attaquer tout ce qui passera à porter de leurs mandibules et surtout de leur dard. En tendant l’oreille, on pourra alors entendre les différents spécimens striduler pour maintenir leurs congénères en alerte. La prudence sera alors de mise…
Comme évoqué un peu plus haut, Paraponera clavata est réputée pour l’intensité extrême de sa piqûre qui est souvent considérée comme la plus douloureuse du monde des insectes. Ce constat de puissance en fait un animal respecté et hautement symbolique pour de nombreuses populations amérindiennes, et utilisé comme rites d’initiation notamment pour le passage de l’enfant à l’âge adulte. Des fourmis préalablement endormies sont incorporées dans des fibres végétales tressées, pour faire des éléments de vannerie carrés qui seront directement appliqués sur le torse, les bras ou autres parties du corps de l’adolescent. En Guyane, les Wayana pratiquent ce rituel traditionnel repris sous le nom de Maraké.