Osteocephalus oophagus, La rainette oophage,

La gardienne de Trésor

Les beaux yeux de la rainette oophage © Vincent Premel

La Rainette oophage est la plus petite des 5 espèces du genre Osteochephalus connues en Guyane. On la reconnaît facilement à sa taille, sa peau verruqueuse mais surtout ses grands yeux rayonnés et son museau tronqué.
C’est une espèce arboricole commune en forêt où le rire moqueur et irrégulier qu’évoque son chant se fait entendre lors de soirées humides. Il n’est pas rare de la rencontrer lors des sorties de nuit sur les sentiers de la réserve perchée à quelques mètres sur la végétation du sous-bois, ses grands yeux réfléchissant la lumière de nos frontales et trahissant alors sa présence.
Contrairement à ses cousines, elle n’est pas intéressée par les points d’eau terrestre (mares, flaques ou criques) lorsqu’elle doit se reproduire. En effet, cette espèce est strictement inféodée aux phytotelmes (petits bassins suspendus formés à l’aisselle de certaines plantes et petits trous d’eau sur le tronc ou les branches d’un arbre) pour se reproduire.
Dans ces micro-habitats particuliers et réduits, l’avantage est d’y rencontrer peu de prédateurs pour les têtards, mais l’inconvénient est aussi de n’y trouver que très peu de choses à manger. Pour pallier à cela, et cette caractéristique lui a valu son nom d’espèce, les parents reviennent s’accoupler dans le petit bassin où ont éclos les larves pour pondre à nouveau des œufs qui, cette fois-ci, serviront de nourriture aux têtards. Cette adaptation est tellement poussée que maintenant, privés de cette nourriture, ces têtards ne pourraient pas survivre et mourraient de faim.
Lors de votre venue sur la réserve, regardez délicatement à la base des feuilles des broméliacées du Parking, peut-être apercevrez vous les têtards des Ostéocéphales oophages, ou bien un des parents qui, confortablement installé, attend la tombée de la nuit pour nourrir sa progéniture.