La plante du mois

Le manil-marécage, Symphonia globulifera

Manils-marécage dominant un bosquet de Bactris campestris © Benoit Villette

Les zones marécageuses du littoral et la ripisylve des fleuves et rivières de Guyane abritent un cortège d’espèces étonnantes qui ont su s’adapter à des périodes d’inondations régulières. Un des habitants les plus communs et caractéristiques de ces habitats est le manil-marécage (Symphonia globulifera). Il forme parfois des peuplements denses et quasiment mono-spécifiques sur les milieux propices à son développement. C’est le cas notamment autour des savanes de la réserve. C’est un arbre au port caractéristique qui se repère facilement dans la canopée par son houppier émergeant en forme de parasol, mais aussi en sous-bois par ses racines en échasse et surtout ses pneumatophores, parties du système racinaire qui sortent de terre pour permettre les échanges gazeux dans des sols gorgés d’eau, qui rendent difficiles toutes progressions sur ces terrains. Comme les autres membres de la famille des clusiacées, il exulte un latex jaune orange qui forme une gomme utilisée traditionnellement pour ses propriétés cicatrisantes.

Les manils-marécage sont encore plus spectaculaires lors de leur floraison, comme c’est le cas depuis quelques semaines, où les branches se couvrent de fleurs globulaires rouges.

Autre fait surprenant, le manil-marécage est une des rares espèces à la fois présente sur le continent sud américain et le continent africain. Ils sont les témoins d’un passé commun où les deux continents n’en formaient qu’un seul : la Pangée.