La plante du mois
- Publié le :
- 7 février 2024
- Catégorie :
- Actus de la réserve
Thurnia sphaerocephala
Sur les criques forestières, les faibles conditions de luminosité associées à un courant parfois violent (notamment lors des périodes de fortes précipitations) sont peu propices à l’établissement de la végétation aquatique. Les hydrophytes se sont donc très peu développées dans ces milieux en Guyane.
Une espèce cependant fait exception, l’herbacée Thurnia sphaerocephala. Très communes sur les criques de la réserve, elles poussent les pieds dans l’eau sur les bancs de sables et de vases de nos principaux cours d’eau. Comme de nombreuses autres plantes palustres, les thurnias peuvent présenter différents types végétatifs en fonction de l’âge du plant et des niveaux d’eau. Une forme immergée, souple et légèrement ondulée qui flottera dans le courant et une forme aérienne, plus rigide et qui présentera les parties reproductrices de la plante. Ce sont d’ailleurs les caractéristiques morphologiques de ces dernières qui ont donné son nom d’espèce à la thurnia : « à tête ronde ». L’inflorescence forme une sphère d’où sortira une multitude de fleurs blanches et filiformes.
Les massifs de thurnias forment des herbiers très favorables à la biodiversité aquatique de la crique, leur préservation est donc essentielle pour le bon fonctionnement de ces écosystèmes aquatiques.
La famille des thurniacées est strictement inféodée aux régions tropicales d’Amérique du Sud et d’Afrique du Sud où seuls deux genres pour 4 – 5 espèces sont connues. Thurnia sphaerocephala serait subendémique de la Guyane (c’est-à-dire que l’essentiel des populations connues pour cette espèce se concentre sur le territoire guyanais mais des individus sont aussi connus sur les régions limitrophes, alors en limite d’aire de répartition).