La plante du mois
- Publié le :
- 9 septembre 2022
- Catégorie :
- Actus de la réserve
Wullschlaegelia calcarata
Avec plusieurs dizaines de milliers d’espèces largement réparties sur tous les continents (exceptés les pôles), les orchidées forment assurément la famille la plus connue et la plus diversifiée du règne Végétal. Cette diversité se traduit à la fois par la variabilité de leur forme, de leur lieu de vie et de leur écologie.Elles ont cependant un point commun, la structure de leur fleur qui présente un labelle, véritable piste d’atterrissage pour les insectes qui participent à leur pollinisation/fécondation.
En Guyane, plus de 350 espèces ont été répertoriées et comme sur leur aire de répartition mondiale, elles sont extrêmement variées tant dans leur morphologie (de quelques centimètres à plus d’un mètre) que dans leur habitat. Si de nombreuses espèces sont spectaculaires par leurs ports végétatifs et surtout leurs floraisons, d’autres passent au contraire facilement inaperçues.
Wullschlaegelia calcarata est une espèce terrestre que l’on rencontre assez fréquemment dans le sous-bois des forêts de Guyane même si sa discrétion fait d’elle une orchidée rarement observée. Elle ne mesure que quelques dizaines de centimètres avec des fleurs de seulement quelques millimètres. Pédoncules comme fleurs présentent une coloration claire qui ne facilite pas sa détection. Si cette morphologie n’est guère spectaculaire, en particulier pour une orchidée, son écologie est elle très originale. En effet, cette plante aphylle et dépourvue de chlorophylle tire ses ressources carbonées non pas de la photosynthèse mais de champignons mycorhiziens qu’elle parasite. Cette relation adaptée aux zones basses du sous-bois très pauvre en lumière s’appelle la mycohétérotrophie. On la retrouve chez d’autres espèces et familles de plantes en Guyane comme chez le genre Voyria (Gentianacée) communément rencontré sur nos sentiers.