Etude des amphibiens par l’ADN environnemental
- Publié le :
- 6 décembre 2022
- Catégorie :
- Actus de la réserve
Comme évoqué dans des précédentes communications, l’association Trésor porte un projet sur la détection de la présence d’espèces d’amphibiens de Guyane à partir d’ADN environnemental (ADNe). Ce projet a reçu le soutien financier de la Direction Générale des Territoires et de la Mer, de la Fondation Trésor et de la Collectivité Territoriale de la Guyane.
L’étude des amphibiens est généralement réalisée par des méthodes basées sur la détection directe visuelle et/ou auditive. L’ADNe consiste principalement en l’identification d’espèces à partir de leur ADN qu’elles laissent dans leur environnement. Cette méthode s’appuie sur des prélèvements de substrats (eau ou terre) qui sont analysés par des techniques de biologie moléculaire (PCR, séquençage…). L’atout majeur de cette nouvelle méthode est que l’observation directe des individus n’est plus nécessaire. L’ADNe est une technique de pointe, de plus en plus utilisée en Guyane dans le cadre d’études en écologie dans quelques groupes, mais son utilisation pour la détection des amphibiens semblent avoir fait l’objet de peu voire d’aucune expertise de ce type.
Dans le cadre de ce projet, l’association Trésor a réalisé une première phase de test de l’utilisation de l’ADNe et les expertises menées sont inédites pour les taxons considérés. L’objectif de ce projet est de tester in situ la détection à partir de l’ADNe des espèces à reproduction explosives et d’Anomaloglossus blanci qui présentent des enjeux de conservation importants à l’échelle régional et d’apporter des données sur l’écologie et la répartition de ces espèces.
Les conclusions de cette étude sont que la détection d’Anomaloglossus blanci s’est avérée finalement peu convaincante compte tenu du protocole mis en place et des résultats obtenus . La méthode de détection la plus efficace reste donc pour le moment les prospections directes d’experts sur les habitats adéquats. Concernant les espèces à reproduction explosives, les résultats obtenus semblent nettement plus prometteurs. La détection de ces espèces offre de belles perspectives dans la connaissance et le suivi de des mares temporaires où se reproduisent ces espèces.
Le rapport d’étude détaillant les actions menées et les résultats est disponible ici.
Ce projet permettra d’orienter les futures expertises sur les amphibiens guyanais par l’ADNe autant dans une phase de recherche et de connaissance des espèces fréquentant des mares temporaires, que dans le développement de nouvelles méthodologies pour l’étude d’espèces à enjeux forts de conservation comme les Anomaloglossus du groupe degranvillei.